chapitre5: ANALYSE D'UNE LECON D'INFORMATIQUE SELON L'APPROCHE BEHAVIORISTE

Publié le par koumene

CHAPITRE 5 :

         ANALYSE D'UNE LEÇON D'INFORMATIQUE SELON L'APPROCHE BEHAVIORISTE

 

 

 

Cette partie du travail traitera de la justification du choix de l'approche, l'application des principes du behaviorisme dans les programmes d'enseignement de l'informatique en sixième; de l'application de la méthodologie dans l'enseignement et enfin de l'élaboration d'une leçon d'information selon l'approche développée.

 

d'enseignement

 

Pourquoi l'approche behavioriste dans l'enseignement de l'informatique ? Cette approche en particulier parce que, cela est prévu dès la conception des programmes d'enseignement mises à la disposition des enseignants de l'informatique. En ce sens que, le béhaviorisme est un courant qui se donne pour étude, le comportement observable et mesurable d'un individu soumis à un conditionnement précis, dont la réaction  attendue, doit  dépendre du stimulus appliqué. Pour cette raison, on ne peut observer chez l'élève que la réaction prévue au départ de l'expérience.

Ainsi, le programme officiel de l'enseignement de l'informatique se présente de prime à bord comme le modèle behavioriste. On observe le programme divisé en objectifs généraux qui sont les comportements globaux à développer chez l'élève, et ces objectifs généraux sont sud divisés en objectifs pédagogiques qui sont les comportements spécifiques à développer à travers lesquels les comportements globaux seront atteints. Et pour développer ces comportements observables et mesurables les stimuli sont précisés ; les enseignements théoriques et les enseignements pratiques ; à appliquer sur l'élève pour obtenir les connaissances en informatique qui sont les performances attendues de même les différents outils pédagogiques à utiliser au cours de l'apprentissage  sont prédéfinis. Et la vérification de la modification se fait à travers une évaluation qui se fait pendant (évaluation formative) et à la fin de la leçon (évaluation sommative) et ce comportement est observable et mesurable.

 

Le béhaviorisme de type «stimulus-réponse» met l'accent sur les conséquences de la réponse et évite le recours à des concepts qui expliqueraient le comportement par des processus d'ordre mental. Il explique l'apprentissage comme un phénomène d'association, de conditionnement et de modification de comportement. II assume le système d'enseignement, la définition de tâches et les activités d'apprentissage sont déterminées et sont sous le contrôle complet de l'enseignant ou du média. Plus spécifiquement, le but de l'enseignement behavioriste est d'obtenir une réponse désirée de l'apprenant à un stimulus. Pour réussir, l'apprenant doit savoir comment exécuter la réponse appropriée aussi bien que remplir les conditions appropriées à cette réponse. Ainsi, l'enseignement Behavioriste est généralement structuré de façon à présenter des stimuli et des occasions pour l'apprenant de pratiquer la réponse appropriée. Pour faciliter les liens entre le stimulus et la réponse, l'enseignant utilise fréquemment des «eues» qui incitent l'apprenant à émettre une réponse et des renforcements qui consolident la réponse correcte en présence du stimulus (Jarvis, 1993).

 

Dans le modèle pavlovien, l'éducation, la formation et l'enseignement sont considérés comme des systèmes permettant de changer le comportement d'un individu ou d'un groupe d'individus dans une direction donnée. L'apprenant est considéré comme un récepteur de messages, un objet à façonner sinon à manipuler par les appareils ou les médias. C'est un être conditionné à réagir comme prévu aux stimuli auxquels on le soumet : s- R • c (stimulus-Réaction.comportement). Les modèles de planification qui découlent de cette approche se sont concrétisés dans les modèles de planification systématique de l'enseignement qui ont surtout été développés dans les années 1960 et 1970. Ces modèles, selon Stolovitch et La Rocque (1983), étudient comment organiser l'environnement pédagogique, comment disposer des méthodes et des moyens éducatifs et comment ordonner les connaissances et les habiletés afin que les apprenants puissent les intégrer plus efficacement. Ils se concrétisent dans les étapes suivantes : analyse des comportements et connaissances de l'apprenant ;  élaboration d'objectifs comportementaux;  détermination de contenus progressifs;  choix de stratégies d'enseignement/apprentissage et des médias; évaluation formative et sommative.

 

Différents principes behavioristes ont été intégrés dans les modèles systématiques de design pédagogique. Lorsque ; -l'accent est mis sur la production par l'apprenant ; il y a obtention des résultats observables et mesurables (Objectifs opérationnels, analyse de tâche, évaluation critériée). -Une analyse préalable des comportements ou connaissances de l'apprenant  se fait au début de la séance; au niveau de  la révision avant que l'enseignement soit donné.  L'accent est mis sur la maîtrise des niveaux primaires avant de progresser vers des niveaux plus complexes de performance ; c'est la présentation des contenus et concept d'apprentissage en séquences  d'enseignement.  Ce système rejoint l'apprentissage par la maîtrise ; dans ce principe, le découpage des contenus d'enseignements se fait du plus simple au plus complexe dans le but d'aider l'apprenant à partir des notions les plus élémentaires pour comprendre celles du secondaires. En procédant ainsi, l'enseignement évolue après la maîtrise des notions antérieures.  Le renforcement est utilisé pendant la leçon  pour influencer la performance (récompense tangible, rétroaction); les «eues», les modèles et la pratique assurent une forte association entre le stimulus et la réponse ; utilisation de suggestions ou d'incitations par exemple. Le type de performance attendue de l'apprenant à la fin de l'unité d'enseignement doit être spécifié dans les objectifs pédagogiques opérationnels à atteindre à la fin. Les travaux du comité présidé par Bloom (1956) et chargé d'établir une taxonomie des objectifs éducatifs cognitifs, et ceux de Mager (1962) spécifiant les critères opérationnels à formuler dans la construction des objectifs pédagogiques s'intègrent dans cette évolution des pratiques pédagogiques. L'évaluation de l'apprenant doit être faite en fonction des performances précisées en termes d'objectifs comportementaux observables et mesurables. C'est dans ce contexte qu'apparaît  la notion d'évaluation critériée. Elle est  mise au point par Carroll (1963).

 

 

 Le conditionnement classique ou répondant ou pavlovien  est un processus par lequel un organisme apprend à répondre positivement à un stimulus qui au départ, ne produisait pas cette réponse. Ainsi, associé au stimulus neutre, devient capable de provoquer une réponse. Il a été rendu célèbre avec les expériences du physiologiste Russe Yvan Pavlov, sur ses chiens. Il consiste en l'association en contingence de deux stimuli. Par le couplage d'un stimulus n'ayant au départ aucun effet et d'un stimulus inconditionnel (SI) qui déclenche de façon stable une réponse inconditionnelle (RI). Après le conditionnement, le stimulus neutre (SN) en présence seule, en arrivera à provoquer  la réponse conditionnelle (RC) ; ainsi, le stimulus neutre deviendra stimulus conditionnel  (SC) déclenchant une réponse conditionnelle. Le conditionnement classique survient habituellement après quelques essais, mais il est possible qu'il s'établisse après un seul couplage.

 

Représentation schématique de l'expérience de Pavlov  menée sur ses chiens : le conditionnement de la salivation au son d'une cloche qui représente l'arrivée de la viande.

 

1-Stimulus inconditionnel (SI)                               Réponse inconditionnelle (RI)

(La viande)                                                                (Salivation)

2-Stimulus neutre (SN)  = la sonnerie de la cloche

            SN             +          SI                               RI

          Cloche                  viande                          Salivation

 

3-stimulus conditionnel (SC)                         Réponse  conditionnelle (RC)

               Cloche                                                     Salivation

Les chiens de Pavlov ont appris à saliver à travers l'apprentissage par conditionnement. Pour faciliter cet apprentissage Pavlov associe à la viande le retentissement de la cloche, et répète l'action plusieurs fois. C'est le renforcement répondant.

 

Le stimulus inconditionnel ou absolu, est une variation du milieu dont la caractéristique principale est de provoquer la réaction inconditionnelle. 

            La réaction inconditionnelle est la réponse de l'organisme à une stimulation venant du milieu. Elle est dite inconditionnelle parce que, elle est provoquée de manière constante par la stimulation.

            Le stimulus neutre est une variation du milieu dont la caractéristique est de ne pas provoquer la réaction inconditionnelle.

            Le stimulus conditionnel est le stimulus neutre devenu actif c'est-à-dire, le stimulus neutre ayant acquis la capacité de provoquer la réaction  conditionnelle.

La réaction conditionnelle est la réaction provoquée par le stimulus conditionnelle.

Le stimulus neutre provoque une réaction d'orientation nommée Rx.

 

 Schéma illustratif :         SI                                           RI ) RC

 

 

                                          SN                                           R x

                                           SC                                         

 

Au début de cette expérience, le stimulus inconditionnel (la viande) entraîne une réaction inconditionnelle (la salivation). Pour renforcer l'apprentissage par conditionnement, à la viande (SI) Pavlov associe le son de la cloche (SN) qui conduit toujours à une réaction inconditionnelle parce que le chien n'est pas encore conditionné par cette action. C'est alors après plusieurs répétitions de l'action, que la viande devient un stimulus conditionnel (SC) et entraîne une  réaction conditionnelle. Le stimulus neutre (SN) quant à lui, entraîne une réaction d'orientation (Rx) c'est-à-dire lorsque le chien suit le retentissement de la cloche, il s'oriente vers la porte où il va recevoir de la viande. Après le conditionnement du chien à cette action, dès qu'il suit le son de la cloche, il s'oriente vers la réception et commence à saliver ; c'est l'apprentissage par conditionnement.

 

·         Application  du modèle pavlovien dans le programme informatique  en classe de sixième

   

            Cette étape de ce travail, consiste à montrer comment  l'apprentissage par conditionnement classique s'applique dans les programmes officiels de l'enseignement de l'informatique dans la classe de sixième de notre pays. Comme tout programme de formation à suivre par un formateur, il débute naturellement par l'énoncé des objectifs généraux à atteindre à la fin de l'année scolaire. Ce programme est un extrait des finalités de l'éducation définissant le type de citoyen à obtenir pour le Cameroun de demain prédéfini dans la loi n° 98/ 004, 1994 d'orientation de l'éducation au Cameroun « l'adaptation, du système éducatif aux réalités économiques et socioculturelles nationales  ainsi qu'à l'environnement international particulièrement en ce qui concerne la promotion des enseignements scientifiques et technologiques, du bilinguisme et l'enseignement des langues nationale. »  Se résume en (un citoyen camerounais enraciné dans sa culture et ouvert au monde).  À travers le concept ouvert au monde, se dégage l'usage des TIC qui fait du monde actuel, un village planétaire. Alors dans le but de développer cette dimension des technologies de l'information et de la communication chez le camerounais de demain, l'informatique est introduite dans les programmes d'enseignement  secondaire du pays. Les notions que l'enseignant va s'en servir pour développer ces comportements, sont issues des objectifs généraux prédéfinis dans les programmes officiels, de même que les notions à enseigner. Les programmes officiels de l'année scolaire en  cours, ont été élaborés par le Ministère  en charge des Enseignements Secondaires.

         lesprogrammes officiels d'informatique des premiers et second cycles de l'enseignement secondaire générale ont étè mis sur pied d'après l'arrêté N°3475/D/63/MINEDUC/CAB du 17 juin 2003 portant introduction de l'informatique dans les programmes de formation des premier et second cycles de l'enseignement secondaire générale. Ils sont entrés en vigueur à compter de la rentrée scolaire 2003/2004.

Ces objectifs généraux ci-après, sont extraits des programmes officiels en cours. Il est prévu dans ce même document pour la classe de sixième, un volume horaire  annuel de 66 heures  donc sur le terrain on note 2heures de cours par semaine ; 1heure de théorie et 1heure de travaux pratiques. A cette discipline, est affecte  pour coefficient, le chiffre 2. Tous ces détails qui accompagnent le programme officiel de la sixième, font partie des éléments pédagogiques à prendre en compte par l'enseignant pour préparer et conduire sa leçon.  Les objectifs généraux  sont les comportements globaux et les objectifs pédagogiques sont les comportements spécifiques observables et mesurables en classe  de sixième.

·        Les comportements globaux ;

 

            L'objectif est défini selon le dictionnaire Universel, comme ce qui existe en dehors  de l'esprit. Dans ce travail, les objectifs généraux sont les  comportements globaux (ensemble des connaissances à acquérir en informatique). Ils représentent les finalités ; les buts que vise à atteindre l'enseignement de cette discipline en classe de sixième. L'atteinte de ces objectifs permettra de développer chez l'apprenant certaines performances bien définies.

           Cet  enseignement qui associe les concepts de base et les outils de traitement de l'information dans le cadre de la maîtrise de l'outil informatique et les TIC, vise à la fin d'année scolaire  à rendre l'élève capable de :

-          connaître les fondements sociaux historiques et juridiques de la science informatique ;

-          connaître l'architecture matérielle d'un ordinateur.

Ces comportements globaux sont transformés en objectifs pédagogiques qui sont ici les  comportements spécifiques ou  d'enseignement. Ce qui  permettra, d'élaborer la fiche de progression en informatique où figurera le découpage des programmes en unités d'enseignement dont  l'enseignant s'en servira pour se préparer et élaborer ses fiches de préparation de leçon. Il effectuera cette action en respectant le type de comportements à développer chez l'apprenant à la fin des enseignements prévus dans les comportements globaux.  Ces comportements spécifiques seront définis par l'enseignant dans la fiche de préparation de la  leçon à enseigner ; ce sera  prévu au niveau de l'objectif pédagogique opérationnel (OPO) de la leçon du jour. Dans la progression des étapes de la leçon, les comportements spécifiques  seront traduites en comportements spécifiques intermédiaires car se sont ces comportements qui canalisent et guide l'enseignant dans le déroulement  de sa leçon afin qu'il évolue en délimitant le cadre de sa leçon. La démonstration de cette démarche se fera sur la fiche de leçon d'informatique pour la classe de sixième qui sera élaborée à la fin dans le document attaché à se dernier.  Alors ces comportements d'enseignement  constitueront l'objet des leçons d'informatique à dispenser aux apprenants en classe de sixième.

  • Les  comportements   spécifiques

 

 Les  comportements spécifiques sont les objectifs pédagogiques. Ici,  ils sont repartis en enseignements  théoriques et en enseignements pratiques. Les enseignements théoriques représentent ici les stimuli neutres auxquels vont s'associer les stimuli inconditionnels qui sont les enseignements pratiques qui vont entraîner des réactions inconditionnelles  qui représentent les performances à développées (les connaissances en informatiques). Permettant de confirmer le double caractère de la discipline informatique. L'informatique est une science théorique et pratique.

         Dans le programme officiel de la classe de sixième, il est prévu que à l'issue de ce cours : Notions de base sur les ordinateurs ; l'élève doit être capable de :

-          Stimuli neutres

-          Citer les fondements  historiques et sociaux de la science informatique.

-          Distinguer les différents champs d'application des ordinateurs.

-          Décrire les principes de fonctionnement d'un ordinateur.

-          Décrire les principales composantes d'un ordinateur.

Stimuli inconditionnels

-     Identifier les organes de base d'un micro ordinateur.

-     Démarrer un ordinateur sous Windows et créer un environnement de travail.

-     Utiliser la souris et le clavier.

-     Créer et gérer les dossiers à partir de l'explorateur Windows.

-     Décrire le fonctionnement d'un logiciel de traitement de texte.

-      Mettre en forme un texte.

-      Accéder à  Internet à l'aide d'un navigateur. 

 Les unités d'enseignement d'informatique en classe de sixième, sont extraites à partir des comportements spécifiques préalablement  prévus dans les programmes officiels. C'est l'une des raisons pour lesquelles le choix est porté sur l'approche behavioriste dans l'enseignement de l'informatique. Car ces objectifs pédagogiques énoncés, sont les comportements que l'enseignant doit  développer chez l'apprenant  à travers l'application du stimulus qui représente ici l'unité d'enseignement au complet. La répétition de l'action, favorise la réponse attendue. C'est l'apprentissage par conditionnement. Les comportements observables et mesurables (réponse) permettent de confirmer s'il y a eu apprentissage ou pas. Dans l'enseignement, la répétition de  l'action, a lieu au niveau de l'évaluation sommative.  L'enseignant  va vérifier à travers la manifestation du comportement de l'apprenant si son objectif  d'enseignement est atteint ; le comportement observable et mesurable doit être celui prévu dans les programmes officiels en cours. On observe dans ce programme officiel que les comportements globaux à développer chez les apprenants, sont parcellés en comportements spécifiques et ces comportements spécifiques, au cours de leur réalisation, sont encore déchiquetés en sous comportements à développer chez l'apprenant et conduisant  au comportement spécifique à observer à la fin de l'unité d'enseignement.(confère programme officiel de la classe de sixième).

 

            Le programme  d'enseignement de l'informatique en classe de sixième, prévoit en théorie et en pratique des chapitres  d'enseignement extraits des objectifs généraux à atteindre qui sont les performances à développer chez les apprenants. Chaque chapitre, est accompagné de son objectif pédagogique opérationnel (OPO) à atteindre à la fin de la leçon qui se trouve parfois subdivisé en sous comportements à développer à travers lesquels les comportements spécifiques se développeront tout en contribuant  à l'atteinte des objectifs généraux prévus dans les programmes officiels  en vigueur. On constate que la réalisation d'un enseignement se fait en plusieurs étapes et sous étapes. Les objectifs spécifiques sont émiettés par unité d'enseignement  dans le but d'atteindre les objectifs globaux  de l'enseignement de l'informatique en classe de sixième cet émiettement peut conduire à la fin à des performances contenant des erreurs au cours de sa réalisation. La présentation de ce programme reflète l'approche d'apprentissage behavioriste. C'est l'une des raisons qui justifie l'adoption de cette approche d'enseignement dans la préparation et la conception de la leçon d'informatique intitulée : mise en forme d'un texte.

 

            Le comportement global à développer chez l'apprenant dans le module 8 est Mettre en forme un texte. Il est subdivisé en sous comportements dont  celui qui nous intéresse est le module 8.1; mettre les caractères (gras, italique et souligner) ;- mettre les paragraphes (alignement à gauche, au centre, à droite et justifier). Ces différentes performances et sous performances contribuent au développement des performances spécifiques et globales.

 

Ø  Analyse de la leçon  à présenter à la fin.

 

Cette leçon est le module 8 de la partie pratique et le comportement à développer est le module 8.1 ; le module choisi est l'avant dernier enseignement de l'année scolaire ; ce qui présuppose que à ce niveau de l'année, l'apprenant regorger déjà des acquis le prédisposant à la réalisation de cette leçon tels que démarrer un ordinateur et créer un environnement de travail. Le logiciel de traitement de texte utilisé est déjà connu par l'apprenant à travers les modules 5 et 6. La saisie et la modification d'un texte (module 7). Avant le début du cours, l'enseignant procèdera à une révision des notions antérieures dans le but de vérifier les prés requis.

 

Les éléments  utilisés par l'enseignant sont inscrits dans le programme D'où une durée de deux heures de cours par semaine que l'on peut trancher en deux séances d'une heure chacune et en deux jours différents. Les activités de l'enseignant et celles des apprenants sont prédéfinies  et canalisées. On note l'objectif pédagogique opérationnel à atteindre à la fin de cet enseignement (comportement observable et mesurable).

 

-Etre  capable de Mettre en forme un texte :

                 - les caractères (gras, italique et souligner)

                - des paragraphes (alignement à gauche, au centre, à droite et justifier). (Confère programme). Les stimuli inconditionnels à utiliser pour développer ce comportement sont ; l'ordinateur, le logiciel de traitement de texte utilisé, une vidéo projecteur (outils pédagogiques), le problème à résoudre auxquels on associe le stimulus neutre (la trace écrite) qui joue le rôle de renforcement, ces stimuli associés deviennent inconditionnels et entraînent  une réponse inconditionnelle. Après plusieurs répétitions de l'action, les stimuli inconditionnels se transforment en stimuli conditionnels et conduisent à la réponse conditionnelle qui est celle attendue. C'est le processus de l'apprentissage par conditionnement.

 

Représentation schématique de l'expérience :

L'enseignant veut développer chez les apprenants par conditionnement  la mise en forme d'un texte en utilisant les éléments cités ;

1- stimulus inconditionnel (SI)                             Réponse inconditionnelle (RI)                      outils pédagogiques                                     mettre en forme un texte

2-Stimulus neutre (SN)  = la leçon (trace écrite)

      SN            +          SI                                RI

3-Stimulus conditionnel (SC)                                          Réponse conditionnelle (RC)                              la leçon                                                  mettre en forme un texte

 

Cette expérience montre comment à travers l'apprentissage par conditionnement l'élève acquière des nouveaux comportements. Pour développer les performances prédéfinies au début de la leçon, l'enseignant ne fait pas la copie aux apprenants sans éveiller leur conscience. Il procède d'abord à une révision des connaissances antérieures lui permettant de vérifier si il peut évoluer en introduisant la leçon du jour ; ensuite, il pose le problème à résoudre lieu où les outils pédagogiques entrent en scène ; invite les élèves à la saisie du texte support de travail à utiliser : logiciel de traitement de texte (stimulus inconditionnel).  Après la saisie il donne la consigne à exécuter pour résoudre le problème ; ces consignes constituent les sous comportements observables et mesurables à développer (mettre les caractère (gras, italique et souligner) et mettre des paragraphes (alignement à gauche, au centre, à droite et justifier).) et contribuant au comportement spécifique visé ; à l'issues des corrections et l'adoption du meilleur résultat des hypothèses de réponses proposées par les élèves pour résoudre le problème posé, la trace écrite est élaborée (stimulus neutre) ; alors la trace écrite associée aux outils pédagogiques qui ont permis sa conception, devient un stimulus conditionnel conduisant  à la réponse attendue ; la réponse conditionnelle. La trace écrite est considérée comme renforcement dans l'apprentissage parce que elle rend les outils pédagogiques utiles ; sans leur usage, ils ne serviront à rien et favorise le développement des comportements. Enfin la répétition de l'action constitue l'évaluation lieu où l'enseignant vérifie si il y a eu ou pas  modification du comportement de l'élève. C'est l'apprentissage par conditionnement car tout se passe dans un moule préalablement défini et mis à la  disposition des acteurs qui vont se laisser guider (programme officiel de l'enseignement de l'informatique en classe de sixième). 

 

Le concept  de conditionnement opérant ou instrumental ou skinnerien a été élaboré par le behavioriste américain B.F Skinner sur ses rats et ses pigeons. C'est un processus de modification du comportement résultant de l'association en contingence d'un comportement et d'un stimulus. Un comportement  exécuté par un organisme entraîné est suivi d'évènements particuliers. Les conséquences ou les évènements subséquents auront un effet sur la probabilité que se comportement se reproduise ou non. La répétition du comportement suivie des mêmes évènements modifie la probabilité d'apparition ultérieur de ce comportement dans de circonstances similaires. La boîte de Skinner consiste en un espace limité conçu pour favoriser l'apparition des comportements  opérants choisis et mise en relief des stimuli expérimentaux, tout en limitant la possibilité d'exécution de comportement inadéquats et en réduisant l'interférence de stimuli parasites. Un comportement suivi d'effets agréables a une forte probabilité de se reproduire ; c'est ce qui est appliqué dans les salles de classe.  Les quatre relations de contingence qui s'établissent ici sont :

-          Renforcement positif ; augmentation de la fréquence d'un comportement suite l'ajout d'un stimulus.

-          Renforcement  négatif ; augmentation de la fréquence d'un comportement suite au retrait d'un stimulus.

-          Punition positive ; diminution de la fréquence d'un comportement suite à l'addition d'un stimulus.

-          Punition négative ; diminution de la fréquence d'un comportement suite au retrait d'un stimulus.                                   

 

            Le concept de renforcement qui fait partie des principes de ce courant, connaît des conséquences positives et négatives de l'apprentissage ; ils sont des contingences importantes de l'enseignement. Les conséquences positives  peuvent être les louanges de l'enseignant, des bonnes notes, un sentiment d'accomplissement.  Elles sont considérées selon Keller, beaucoup plus comme des «facilitateurs» efficaces d'apprentissage que les conséquences négatives qui peuvent également être d'ordre ; d'ennui, d'échec ou autres formes de punitions.  En d'autres mots, les apprenants vont mieux «performer» s'ils trouvent satisfaction dans leurs études.  Un système d'enseignement personnalisé doit donc spécifier les objectifs, fournir des renforcements pour que l'apprenant  atteigne avec succès les objectifs et doit offrir plusieurs options et possibilités d'interactions personnelles. Préoccupations  de l'individualisation de l'apprentissage de Skinner. Skinner parle de renforcement opérant tandis que  Pavlov parle du renforcement répondant. Mais dans la réalisation de l'expérience, on se rend compte que les deux  types de renfoncement, jouent presque les mêmes rôles dans l'apprentissage par conditionnement ; ce sont des facilitateurs.

 

·         Application du modèle skinnerien  dans le programme informatique en classe de sixième

 

Le modèle skinnerien est à l'origine de la méthode de l'enseignement programmé. L'enseignement programmé se présente comme une application pratique d'un ensemble de lois touchant l'apprentissage qui peut être résumée de cette façon : pour provoquer des changements de comportement, c'est-à-dire l'apprentissage, il faut récompenser le comportement attendu de l'apprenant à des moments appropriés. Les caractéristiques de l'enseignement programmé sont :

- l'objectif du programme doit être déterminé à l'avance;

- les propositions doivent être énoncées clairement;

- les séquences d'enseignement doivent être présentées de façon logique, en petites unités ou par petits pas;

- l'apprenant doit répondre activement à chaque petit pas qu'il fait;

- la rétroaction doit être immédiate, l'apprenant doit immédiatement être mis au courant de la pertinence de sa réponse;

- l'apprenant doit travailler à son propre rythme;

- l'apprenant doit travailler individuellement;

- les performances de l'élève doivent être évaluées constamment.

 

L'enseignement programmé se veut une méthode pédagogique qui permet l'individualisation de l'enseignement ou de l'apprentissage. Il se distingue par un mode particulier de présentation de la matière, par l'adaptation au rythme de travail de chaque individu, par la participation active et soutenue de l'apprenant et enfin par l'évaluation immédiate de ses apprentissages. Enfin, l'enseignement programmé introduit une conception nouvelle de la gestion de l'acte pédagogique en proposant l'utilisation des  machines à enseigner qui apparaissent comme une des influences les plus marquantes du behaviorisme en technologie éducative. Il permet de transmettre des connaissances sans l'intervention directe d'un enseignant.  Quelques exemples les plus connus sont la machine à enseigner de Sidney L. Pressey (1926) construite à partir des écrits de Thorndike et de Watson; celle de Skinner qui se présente sous la forme d'un programme écrit sur un rouleau de papier; celle de Crowder (1960), permet de projeter de petits films et le choix de réponses.

 

            L'expérimentation de ce modèle est la même dans l'apprentissage  que celui de Pavlov à la seul différence que, Skinner s'appuie sur  les renforcements opérants tandis que Pavlov s'appuie sur le renforcement répondant (stimulus neutre) pour faciliter l'apprentissage par conditionnement  et limite l'espace mis entre l'application du renforcement  et la réponse observée chez l'apprenant ; le renforcement peut être positif ou négatif. Dans l'enseignement ils sont des récompenses et des punitions. Dans le programme d'enseignement de l'informatique en sixième, les stimuli sont les différents types d'enseignements et les réponses, les comportements à développer chez l'apprenant.

 

        

            Pavlov et Skinner dans leur modèle d'apprentissage par conditionnement, convergent  tous vers un même objectif   d'apprentissage mais avec une légère différence qui est celui du renforcement. Pavlov parle du renforcement répondant alors Skinner parle du renforcement opérant. Le stimulus neutre est le renforcement opérant qui renforce  le stimulus inconditionnel et facilite l'apprentissage et le stimulus inconditionnel après répétitions, devient stimulus conditionnel et conduit à la réponse conditionnelle attendue. Skinner parle des stimuli et des renforcements opérants différemment appliqués. ; facilitent l'apprentissage et conduisent également à la réponse attendue.  la répétition d'un évènement favorise le conditionnement et permet d'évaluer le degré d'atteinte des objectifs on parle alors du comportement observable et mesurable.

 

 

En  somme, le behaviorisme a fortement marqué la technologie éducative. Ses contributions majeures touchent la planification systématique d'un matériel pédagogique. Aujourd'hui, les documents pédagogiques médiatisés sont fortement marqués par leurs contributions, dans l'apprentissage. Les différents matériels pédagogiques (ordinateur...), servent à un apprentissage individuel. Les différents matériels sont tous reliés à des objectifs spécifiques, définis en terme de comportements à atteindre. Lesquels sont présentés à l'apprenant dès le début du cours. L'évaluation finale ou sommative mesure l'atteinte, par l'apprenant, des objectifs du cours. L'évaluation formative quant à elle, pendant le déroulement du cours ; donne à l'apprenant une idée de son progrès.

 

Chaque unité bénéficie d'une planification soignée et d'une mise en séquence étape par étape de l'enseignement et des réponses désirées. Chaque unité contient des exercices associés aux textes à lire et une rétroaction  immédiate. Chaque unité inclut un commentaire sur les textes. Chaque unité offre un guide à l'apprenant (consignes, conseils, etc.) qui l'aide à travailler sur le contenu des textes. Chaque cours contient un certain nombre d'exercices écrits devant être effectués par l'apprenant.  Lesquels servent de base aux échanges avec l'enseignant ou le tuteur.

            Cette approche, est intéressante pour explorer des conduites automatiques ou étudier des individus privés de langage tel que les nourrissons. Elle permet de savoir l'état initial des connaissances, l'état finaldes connaissances et l

les étapes intermédiaires  pour y accéder en passant par l'activités de l'enseignant et l'activité de l'élève. Elle permet d

'organiser et de coordonner les différentes actions qui entrent dans la reussite d'une pratique éducative.


Bien que cette méthode porte des fruits dans l'enseignement, elle comporte aussi des limites dans sa réalisation.


 

La méthode béhavioriste connaît des limites dans l'enseignement de l'informatique parmi lesquelles  on peut citer :

           -Le parcellement des objectifs pédagogiques globaux en  tranches de comportements à développer  par unité d'enseignement qui  à la fin de l'enseignement final de l'apprentissage, on peut observer des compétences  recherchées mais accompagnées des erreurs. Ce qui peut contribuer à l'échec de la mission poursuivie.

            - l'apprenant acquière des compétences sans trop savoir à quoi ces compétences lui seront utiles car  il est réduit à une machine automatique à travers le couplage  stimulus réponse (S-R). Ce qui peut entraîner un désintéressement pour la discipline informatique de la part de l'élève ; l'intérêt de son apprentissage n'est pas connu.

            -Les élèves ne donnent pas toujours un sens aux connaissances. On note le problème d'intégration des différents  objectifs intermédiaires.  Les processus cognitifs qui interviennent dans l'apprentissage (perception, mémoire, langage, émotions ...) bien que l'apprentissage ici se résume à l'observation des comportements objectivement observables et mesurables.  L'enseignement de l'informatique est encore horizontal au cameroun.

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